CESTI/AMBASSADE DE FRANCE AU SENEGAL

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mercredi 14 octobre 2015

PORTRAIT: MODOU FALL milite pour un monde « zéro Plastique »

Modou Fall devant L'Assemblée national le jour du vote de la
loi interdisant les sachets plastiques légers
Un homme, un combat : pour un Sénégal propre. C’est le défi que s’est fixé Modou Fall. Ce marchand ambulant de profession s’est converti aujourd’hui en un distributeur de papiers biodégradables.
Derrière son chariot où flottent deux drapeaux du Sénégal, Modou Fall, habillé en tenue militaire, suit le rythme des fanfares émis par son poste de radio. Cet ancien militaire s’est lancé dans un nouveau combat : «Pour un Sénégal Propre ». Son opposition aux déchets plastiques n’est plus à démontrer. Elle lui a valu même le nom de « Monsieur Plastique » depuis qu’il a commencé, en 2006, à militer pour leur interdiction
Le 10 octobre 2015, jour du vote de la loi interdisant la circulation des déchets plastiques au Sénégal, restera à jamais gravé dans sa mémoire. « Ce jour -là, j’ai senti que mon combat avait porté ses fruits, confie-t-il. Au début, les gens ne me prenaient pas au sérieux. Ils disaient que j’étais fou ».
Hostilité des entreprises
Après sa libération de l’armée, le destin lui trace un chemin qui mène à un monde « Zéro plastique. Devenu dans un premier temps marchand ambulant de profession, il s’est ensuite reconverti en distributeur de papiers biodégradables. « Les papiers sont vendus à 50 F cfa ou à 100 F cfa l’unité. En plus, l’intérêt de ces papiers biodégradables est qu’après utilisation, ils peuvent servir ensuite de nourriture au bétail », soutient Modou Fall, qui a fait de cette lutte pour la préservation de l’environnement un engagement personnel. 
Mais les ménages aux portefeuilles mal garnis expliquent que les prix ne leur sont pas accessibles.  Le chemin de Modou Fall est aussi parsemé d’obstacles liés à une logique marchande – il s’est attiré l’hostilité des entreprises qui fabriquent les sacs plastique -  et au comportement irresponsable de certaines populations qui n’hésitent pas à déverser leurs poubelles dans la rue ou dans les canaux d’assainissement. Pour  preuve de ses difficultés, il souligne : « A chaque fois que notre slogan est affiché quelque part, le lendemain, on voit que le « non aux déchets plastiques » est effacé ».

Il soutient qu’aucune autorité ni aucune Organisation non gouvernementale (Ong) ne se cache derrière lui. Son autre activité – il ramasse chaque dimanche les sachets plastiques dans la rue avec d’autres bénévoles – ne lui rapporte rien, insiste-t-il. « Les seules propositions des entreprises qui s’offrent à moi c’est de leur vendre les déchets plastiques à 50 F cfa le kilo pour les sachets et à 100 F cfa le kilo pour les gobelets jetables. Cela n’encourage pas les bonnes volontés alors que le ramassage pourrait servir d’emplois s’il y avait un plus grand intérêt financier», regrette-t-il.
Il se dit aussi réticent quant à l’usage final qui pourrait être fait de la transformation de ces déchets plastiques. « Je suis sûr, s’indigne-t-il, que les entreprises qui les achètent vont les associer à d’autre produits chimiques pour les revendre aux citoyens. »
Marame Coumba Seck





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